Visites d’appartements quand on est étudiant : voici toutes les questions qu’il ne faut pas oublier de poser
5 minutes Publié le 15/09/2023
ÉTUDIANTS - Files d’attente devant les immeubles, locations en mauvais état, arnaques… Les recherches d’appartements sont un long chemin semé d’embûches lorsque l’on est étudiant. Surtout pour celles et ceux qui font leur première rentrée post-bac cette année. Et plus le temps presse, plus le risque de choisir un appartement qui ne nous convient pas augmente.
Alors pour éviter les mauvaises surprises lors de l’emménagement, Le HuffPost a demandé à deux experts de l’immobilier quelles étaient les questions qu’il fallait absolument poser lors d’une visite. « Les premières choses à savoir concernent la date du début de la location, le type et la durée du bail », selon William Vieillard, le directeur général de la plateforme ImmoJeune, qui met en relation des étudiants et jeunes actifs avec des bailleurs.
Il est complété par Ugo Ogier, un mandataire immobilier de 23 ans qui partage le quotidien de son métier sur TikTok. Il conseille dans un premier temps « de préparer des questions en amont, de prendre des notes et de prendre son temps pendant la visite ». Visite qui promet de durer un certain temps si vous n’oubliez aucune des questions qui sont listées ci-dessous.
Le premier critère ? Le budget
Qui dit étudiant dit faibles revenus. Les questions les plus importantes vont donc concerner l’argent qu’il vous faudra débourser tout au long de l’année. Si le loyer est connu avant la visite, il ne comprend pas forcément toutes les charges. Il faut ainsi savoir quelles seront les dépenses qu’il vous faudra payer en plus.
Qui plus est, le montant de certaines charges n’est pas fixe - l’électricité ou certains frais d’entretien, par exemple. La facture peut aussi varier suivant la manière dont l’appartement est chauffé (électrique, gaz, fuel…). « Il est important de demander le montant moyen des charges qu’a payé par mois le précédent locataire », recommande William Vieillard.
Vous pouvez demander le diagnostic de performance énergétique de l’appartement. Il s’agit d’une note, de A à G, qui permet d’évaluer la consommation d’énergie d’un logement et son impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre, selon le site du gouvernement. Plus la note est basse (G étant la pire), plus votre logement sera difficile à chauffer. Et plus vous devrez débourser d’argent pour ne pas avoir froid.
Quid des APL (Allocation Personnalisée au Logement) ? Il faut savoir que tous les logements ne sont pas conventionnés. Mais William Vieillard se veut rassurant : « Les appartements à destination des étudiants sont le plus souvent conventionnés par les bailleurs. Les agences leur recommandent. J’estime qu’environ à 85 % des logements visés par les étudiants sont conventionnés. » Alors dans le doute, mieux vaut demander.
Dernière recommandation niveau budget : il faut également demander ce que prend en charge le propriétaire en cas de travaux ou de réparation.
Le confort à ne pas négliger
Si le chauffage représente un certain coût, c’est aussi une question de confort. Un domaine qu’il ne faut pas négliger. Pour s’assurer de ne pas grelotter tout l’hiver, Ugo Ogier conseille de poser des questions sur le type d’isolation - de la laine de verre, le plus souvent - ou sur l’épaisseur des murs. « On peut regarder si on a accès aux combles pour voir l’isolation de nous-même, si on est dans un appartement au dernier étage, rappelle-t-il. Il convient aussi de vérifier s’il y a bien du double vitrage. »
Autre élément qui peut avoir un impact sur votre confort : l’humidité. Pour vérifier ce risque, le jeune mandataire immobilier dévoile plusieurs techniques : « Il faut d’abord regarder s’il y a des traces sur les murs. Les odeurs peuvent être un signal d’alerte. Et vous pouvez toucher le mur avec votre main à plat, pour sentir s’il est sec ou humide. »
Il remarque aussi que les questions sur l’exposition de l’appartement passent souvent à la trappe. « Si on est tout le temps dans la pénombre, ça peut être démoralisant », note le jeune homme.
De son côté, William Vieillard rappelle qu’il faut questionner le propriétaire sur les travaux à venir. Un ravalement de façade ou la construction d’un immeuble en face du vôtre peut générer des nuisances sonores pendant des mois. Tout comme la proximité avec un aéroport.
Fonctionnalités et commodités
Viennent ensuite les questions concernant ce qui se trouve dans l’appartement… Et en dehors. Selon William Vieillard, l’un des critères les plus importants pour un étudiant est la localisation. N’hésitez pas à demander si les transports en commun ne sont pas loin, et vérifier votre temps de trajet jusqu’à votre université ou votre école.
« On recommande aux étudiants de faire un petit tour du quartier et se faire une première idée de l’environnement et des commerces », ajoute-t-il.
Demandez ensuite les commodités qu’offre l’appartement. Par exemple, « si on veut une machine à laver, il faut regarder s’il y a une évacuation d’eau et une arrivée d’eau qui sont prévues. Il faut également demander s’il y a la fibre, pour travailler correctement », détaille Ugo Ogier. À cela s’ajoutent les questions « que l’on oublie souvent » concernant le local à vélos ou les places de parking.
Si vous envisagez de faire des petits travaux d’aménagement d’intérieur, comme accrocher des étagères ou repeindre un mur, il faut savoir s’il y a des directives de couleurs ou de matériaux. « Normalement, ça ne pose pas de problème. Mais on peut avoir des mauvaises surprises si on lance des travaux non autorisés », prévient William Vieillard.
Mauvais retours…
Quant aux mauvaises surprises, une fois qu’on a aménagé, elles concernent surtout les colocations. « Il y a énormément de départs rapides car les étudiants ne sont pas compatibles », selon William Vieillard. Il recommande de s’entretenir au préalable avec les futurs colocataires « pour discuter sur le rythme de vie, les passions, les hobbies… Et savoir si un premier feeling se créer pour une ambiance saine ».
Même si les étudiants ne quittent rarement leurs appartements, « certains problèmes arrivent à nos oreilles, comme les problèmes de voisinage, de bruit ou de vivre ensemble », détaille-t-il.
Mais rassurez-vous : Ugo Ogier a plusieurs astuces pour savoir si un logement est bruyant. D’abord, il conseille de taper sur les murs : « Si ça sonne creux, il y aura du bruit. » Puis d’observer une minute de silence dans l’appartement afin de vérifier si on entend les voisins ou les bruits de l’extérieur. Car certains voisins peuvent être vraiment très bruyants.
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